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PARIS 1864 - MORLAIX 1927
Paul Sérusier est le plus grand peintre de Bretagne et de la Bretagne. Et, si la Bretagne « se l'approprie », c'est le résultat d'un consentement mutuel car, en 1893, ce parisien d'origine écrivit : « je me sens de plus en plus attiré par la Bretagne, ma vraie patrie puisque j'y suis né de l'esprit ».
Jeune peintre de 27 ans à la barbe rousse, Paul SERUSIER découvre CHATEAUNEUF-DU-FAOU, en 1891, à l'occasion de voyages effectués entre PONT-AVEN, LE POULDU, HUELGOAT, lieux de rencontre, de séjour et de travail; chaque été de nombreux artistes, dont GAUGUIN, sont séduits par l'exotisme breton.
SERUSIER, fonde le groupe des « NABIS » (prophète en hébreu), formé de jeunes et brillants artistes, épris d'ésotérisme, de mystères et désireux de remonter aux sources de l'art primitif.
A partir de 1893, SERUSIER effectue de longs séjours à CHATEAUNEUF. Le peintre Maurice DENIS « Nabi aux belles icônes » biographe de SERUSIER écrit : « Ce site magnifique de CHATEAUNEUF a fait d'emblée sa conquête. L'automne est resplendissant, les aspects grandioses et les coteaux boisés surplombent le canal qui serpente, silencieux, dans la profondeur de la vallée ».
En 1894, SERUSIER est inspiré par les moments de grande ferveur lors du couronnement de la Vierge de Notre Dame des Portes. Son esprit mystique, son art synthétique se conjuguent dans une oeuvre simple représentant une procession arrivant sur les lieux.
Dès cette époque, naissent quantité d'oeuvres de facture surprenante, où se trouvent représentés, interprétés, des paysages, des scènes ou des personnages du terroir.
De 1896 à 1907, il rend plusieurs fois visite, à PRAGUE, à son ami hollandais Jean VERKADE, « le nabi obéliscal », devenu moine bénédictin. Il va y acquérir l'enseignement de Père Désidérius LENZ, adepte du dépouillement dans l'art religieux et mural. Il y reçoit la révélation d'une esthétique « divine » basée sur la mathématique « Les saintes Mesures et le Nombre d'Or » et traduit son aspiration nouvelle vers une plus grande austérité. Cette période est celle des grandes méditations.
Cependant, il ne s'éloigne pas longtemps de CHATEAUNEUF-DU-FAOU, comme en témoignent les oeuvres de l'époque.
En 1903, il réalise une oeuvre inhabituelle,
« LA FOIRE DE CHATEAUNEUF-DU-FAOU », véritable témoignage de ce que peut être l'actuelle Place du Marché, au bas de la ville, sur fond de Montagnes Noires.
En 1905, il entreprend la construction d'une maison, chemin de Duchen Glaz (l'actuelle rue Paul Sérusier), dont l'arrière, où donne la fenêtre de son atelier, présente une vue extraordinaire sur les collines rondes et la vallée de Pontadig. Il se représente, avec pour cadre ce somptueux arrière plan, dans un remarquable auto-portrait : un homme au visage serein, enveloppé dans cette vaste cape de bure lui donnant l'apparence d'un ermite. Il garde des contacts avec les milieux artistiques parisiens et rencontre Marguerite GABRIEL-CLAUDE, peintre de talent et spécialiste de l'ornementation.
Il l'épouse le 22 février 1912, à Paris, à l'église Saint-Sulpice. Ils gardent un pied à terre à Paris mais s'installent dans la maison de CHATEAUNEUF exerçant l'un sur l'autre une influence favorable à la création.
Paul SERUSIER décore les murs de sa maison de peintures d'une extravagance peu banale, d'inspiration mythologique, ésotérique et religieuse.
Son épouse le persuade de reprendre l'étude d'un projet de décoration de l'église paroissiale. C'est pour lui l'occasion de mettre en pratique les théories des Bénédictins du Haut Danube. De 1914 à 1918, et ces dates constituent un autre symbole, les murs du Baptistère disparaissent peu à peu sous les scènes inspirées du Nouveau Testament : l'Annonciation, la Crucifixion, la Résurrection, le Baptême du Christ et la Transfiguration. Ces décorations ont été restaurées en 1992.
A sa manière, Paul SERUSIER s'intègre à la commune, il travaille dans son verger, surveille l'évolution de son potager, achète une vache dont s'occupe un homme du pays, fait volontiers le tour des cafés.
Le couple SERUSIER n'a pas d'enfants. Les enfants du pays se gaussent parfois de l'ermite barbu désormais boiteux. Les fillettes qu'il prenait parfois pour modèles semblaient terrorisées par l'homme étrange.
De 1921 à 1927, Marguerite SERUSIER est très souvent hospitalisée et son mari doit faire face à une solitude certaine et à des difficultés financières.
C'est l'époque où il peint ses rêves, rêves se situant dans l'espace de CHATEAUNEUF et dans le temps du Moyen-âge : elfes, fées, chevaliers, brodeuses, mendiants.
Mais il continue à peindre des natures mortes et les fruits de son verger. Et surtout, il peint sans se lasser, le paysage visible de son atelier, dominé par la chapelle Notre-Dame des Portes, la vallée du Tadeg et la campagne ondulante, cloisonnée de talus plantés et de haies vives, où surgissent souvent les peupliers du bas-fond.
Le 6 Octobre 1927, l'artiste meurt subitement à Morlaix. Sa veuve, Marguerite, lui survit à CHATEAUNEUF, jusqu'en 1950, s'adonnant simultanément à son art et à la consécration de celui de son défunt mari et « Maître ».
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